Les Pyrénées 2014
Pour changer de Gripp, Daniel C. nous a trouvé un hébergement tout confort dans des mobilhomes dernier cri sur Argelès Gazost. On y avait déjà été il y a 2 ans où nous avions défié Hautacam.
Cette fois-ci, le programme annoncé est différent, ensoleillé et sportif.
Le temps que tout le monde s’installe et que les derniers arrivent, d’autres s’occupent d’aller faire les courses pour les repas du midi et les boissons.
Le vendredi soir nous mangeons tous dans un resto bien sympathique sur les hauteurs d’Argelès, en terrasse, avec vue imprenable sur la montagne qui nous attend demain. Pendant que certains stressent et étudient les profils de l’étape du lendemain, les autres déconnent et se font remarquer. Pas sortable ces cyclistes!
Départ prévu à 8h30 le lendemain pour une montée sur Luz-Ardiden.
Après le petit déjeuner où chacun a fait le plein pour prendre des forces et profité des viennoiseries apportées par le frère de Denis E, nous nous élançons vers Luz. Il fait frais mais le soleil perce déjà. L’allure dans le peloton est raisonnable car tout le monde discute encore.
Arrivés peu après Soulom les choses sérieuses commencent avec la remontée de la route des Vallées. On monte presque sans s’en apercevoir mais les écarts se font déjà sentir.
La consigne était pourtant claire de rester grouper jusqu’à Luz-St-Sauveur mais bon 2 brebis s’égarent (Antoine A. et François F. pour ne pas les citer) en prenant le large lorsque notre guide nous indique de tourner sur la droite par un raccourci peu avant Luz direction Sassis. Pause pipi et déshabillage avant les choses sérieuses, le col d’Ardiden qui culmine à 1700 mètres.
Le départ est ombragé et dès les premières pentes, les discutions cessent et les écarts se font. Chacun à son rythme concentré dans son effort.
Pendant que les jeunes prennent les devants, les autres s’accrochent. Pas de grandes difficultés dans ce col mais quand même 13 km de montée avec un paysage magnifique. Tout le monde arrivera au sommet plus ou moins fatigué sauf Michel C. le pauvre qui patientera comme il pourra dans les premiers kilomètres de montée. Nos 2 compères égarés eux aussi, trouveront la bonne voie et nous rattraperons dans le col. J-Claude A. trouve les cols très dur et en profite même pour rejoindre les vaches dans leur pâture deçu de ne pouvoir prendre le large comme à son habitude dans les Médoc.
Après une photo de groupe, nous redescendons chacun à notre rythme par la route par laquelle nous sommes arrivés. La descente est sinueuse et de nombreuses parties gravillonnées rendent la chaussée dangereuse. Arrivés à Luz, descente de la route des Vallées et retour au camping.
Bilan de la matinée 65 kms et déjà 1350 mètres de dénivelé positif.
Un bon pique-nique avec les courses de la veille s’impose sur une longue tablée de 19 convives dans la bonne humeur et en discutant bien sûr des exploits du matin. Tout le monde passe par la balance virtuelle de Daniel pour voir les calories dépensées et les kilos perdus.
La couleur de l’après-midi est annoncée avec un départ à 14 h pour le col des Bordères qui culmine à 1156 mètres. Daniel C. nous avait prévenu de garder des forces et il en a fallu. Un avant-gout sur la montée vers St-Savin puis direction Arcizans-Avant et le fameux col. Un col très irrégulier, pas très long(11 kms) mais avec des pourcentages très dur par moment (13 %). À ces moments là, le compteur descend vite et on cherche le bon braquet. Çà en décourage certains surtout que plusieurs routes sur la droite permettent de couper et de rattraper la route qui redescend sur le camping. Dans le village d’Estaing, on tourne sur la droite pour monter au sommet du col. La pente est alors rude avec du 12/13% continu pendant un bon kilomètre. Certains mettent pied-à-terre d’autres y pensent et serrent les dents. Le tout pour finir sur un plateau en légère descente pffffff.
On a perdu du monde mais les vaillants restant se lancent dans la descente de l’autre côté sur une route encore plus gravillonnée que le matin et où il faut faire très attention de ne pas glisser.
Arrivés au pied et ayant fait le plein des gourdes à une fontaine, certains préfèrent rentrer directement au camping pour profiter de la piscine récupératrice en vue de la journée de dimanche pendant que 7 courageux continuent vers le Soulor. 7 kms de montée avec une pente régulière à 7/8 %. Facile….
Hélas les jambes sont lourdes et les efforts de la journée se payent surtout quand il n’y a pas de moments de récupération (100 kms au compteur depuis ce matin et le 3 ème col).
La montée se fait au mental surtout que la route est en plein soleil. Il y fait très chaud en fin de journée. Tout le monde monte quand même à son rythme mais content de retrouver les chevaux en liberté au sommet. Nous reprenons la route du retour où la longue descente est plus plaisante car l’heure tourne.
Elle est belle la montagne sous le soleil.
La douche est méritée ainsi qu’un petit plongeon dans la piscine à notre arrivée.
C’est ensuite l’heure de l’apéro avant un départ vers les premières pentes d’Hautacam cette fois-ci en voiture. Les 130 kilomètres en vélo dans la journée suffiront.
Daniel C. nous a réservé une petite auberge en pleine montagne. Marthe est là pour nous accueillir chez elle avec son mari et son petit chien Kiki.
Les organismes sont fatigués mais pourtant les paroles vont bon train et la rigolade est au rdv.
Après un apéritif généreux, place à la garbure puis charcuterie maison, ensuite sauté d’agneau puis confit de canard, fromage pyrénéen forcément et gâteau basque. Le tout arrosé de nombreuses bouteilles de vin.
Elle sait recevoir Marthe y a pas à dire…..faut bien reprendre des forces pour la journée qui nous attend demain.
En rentrant au camping, c’est boite de nuit à l’accueil mais il est temps d’aller se coucher pour récupérer un peu.
Dimanche matin, après un petit déjeuner chacun dans son mobil-home, le départ est annoncé à 8 h car c’est le mythique col du Tourmalet qui nous attend.
Le ciel est clair et le soleil prêt à se lever. Nous reprenons la même route que la veille jusqu’à Luz mais l’ambiance à l’intérieur du peloton est plus tendue . Personne ne parle ni n’essaye de prendre les devants. Nous montons tous à allure modérée sauf Michel C. le pauvre, malade dans la nuit il nous attendra gentillement au camping. Arrivés sur la place de Luz, c’est le regroupement et le déshabillage car les choses sérieuses s’annoncent : 18.6 kms de montée.
Pendant que les plus faibles attendent les retardataires pour monter tranquillement les premiers kilomètres, les autres s’élancent. Pour ma part ,je prend en charge Bernard dit « la boulange » et fait la voiture balais. Dès le premier virage, la couleur est donnée avec une bonne petite rampe de 200/300 mètres bien rude.
Le premier kilomètre est calme avec 3 % de moyenne puis les pentes oscillent entre 7 et 8 % sans discontinuer.
Dur de motiver Bernard dans ces conditions là surtout que le soleil est caché et que les nuages ont pris le dessus. Puis les cuisses nous rappellent les efforts de la veille…
Nous avons en point de mire Francis L. juste devant et J-claude D. juste derrière qui monte à son rythme bloqué par son cardio. Le but étant au moins de rejoindre Barèges avec ses pentes plus dures. Chose faite au bout de 7 kms. Je le motive pour aller plus loin en lui disant qu’on a fais la moitié et qu’il a passé le plus dur. Mais hélas sa motivation l’emporte et alors que Francis ralentit pour rouler avec nous, Bernard met le clignotant sur le parking de Tournaloup après un replat bien mérité.
Des gouttes commencent à tomber et j’entame la deuxième moitié du col avec mon nouveau poulain plus motivé et content de retrouver quelqu’un avec qui discuter. La route devient moins rectiligne avec des lacets qui surplombent vite la route empruntée quelques minutes plus tôt. Mais c’est sans compter l’orage qui guette les sommets. La pluie redouble de violence et je m’arrête pour enfiler un kway. Il reste encore 4 kilomètres et pas les plus faciles. Tant pis maintenant qu’on est là. Arrive les 2 derniers kilomètres, les plus durs et nous croisons déjà les premiers gars qui redescendent les mains sur les freins presque aussi vite que nous .
L’avant dernier kilomètre à 8 % de moyenne avec le vent puis le dernier kilomètre avec une pente moyenne à 10%. J’encourage mon poulain derrière moi même si le compteur descend. Notre rythme de croisière a chuté de 2 km/h (7 km/h) et les conditions ne favorisent pas notre progression. Arrive le dernier virage et les 300 derniers mètres les plus pentus avec du 13%. Impossible de relancer en danseuse, la roue patine…. et enfin la délivrance avec la statue d’Octave Lapize. Tous les autres ont déjà pris le chemin du retour. Nous nous arrêtons 5 minutes dans le café d’altitude pour nous réchauffer et nous ravitailler un peu car la descente s’annonce périlleuse vu les conditions….(tonnerre, éclairs, pluie et surtout 7 °C).
Nous reprenons à notre tour le chemin du retour. Très prudents, les mains gelées sur les freins et les bras crispés par le froid et la pression sur les leviers.
Il faut se décontracter très souvent et notre vitesse de croisière avoisine les 15/20 km/h pffff. Tout çà pour çà.
Arrivés dans le centre de Barèges, nous faisons une pause. Il fait déjà un peu meilleur en resdecendant et la pluie commence à cesser. C’est alors que nous retrouvons J Claude D. qui est monté jusqu’à 4 km du sommet et nous rejoint par l’arrière. 5 cyclistes ont été obligés de s’arrêter dans une auberge sur les hauteurs, transis de froid et buvant un thé à la paille pour se réchauffer.
Nous repartons à nouveau vers Luz où une autre averse nous oblige à nous arrêter de nouveau pour nous mettre à l’abri. C’est alors que nous retrouvons Olivier B., un des rescapés de l’auberge habillé avec un sac poubelle en guise de coupe vent. Il a perdu ses compères dans la descente et avec la nouvelle averse.
La pluie s’arrêtant au bout de 10 minutes, nous repartons pour rejoindre la route des Vallées. Les 3 derniers pédalant dans la descente pour se réchauffer nous rejoignent alors et nous finirons la descente vers le camping tous ensemble. À 5/6 kilomètres de notre but, nous croisons Alain A. qui est redescendu bien avant nous et vient à notre secours en voiture.
Nous finirons bien en vélo avec 207 kms au compteur depuis la veille au matin et 4600 mètres de dénivelé positif.
On a bien mérité une bonne douche chaude avant de ranger les affaires et les vélos dans leurs housses et libérer le mobilhome puis rejoindre les autres pour le pique-nique amassés sur la terrasse abritée du seul hébergement restant.
Il est ensuite l’heure de reprendre la route vers Bordeaux sous un ciel menaçant et retrouver le soleil et la chaleur après Pau.
Un arrêt bien mérité à Aire sur Adour nous permet de discuter une dernière fois de nos exploits du w.e. devant une bonne bière et avec une température beaucoup plus agréable.
Un w.e. bien sympathique où la bonne humeur était de sortie et dont l’organisateur peut être fier.
J’espère que çà en motivera d’autres à défier les pentes pyrénéennes pour l’année prochaine.
Rdv mi-septembre déjà pris pour nous tous.
Seb
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